La Chambre Criminelle de la Cour de Cassation a confirmé la décision de renvoyer l’ancien Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Tunis, Bechir Akremi, et le dirigeant du parti Ennahdha, Habib Ellouz, devant la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme, après avoir rejeté leur pourvoi.
Détails de la décision judiciaire
La Chambre Criminelle de la Cour de Cassation a rendu sa décision aujourd’hui, mardi 18 février, en acceptant le pourvoi sur la forme mais en le rejetant sur le fond, ce qui signifie la confirmation de la décision de la Chambre d’Accusation de la Cour d’Appel de Tunis. Cette dernière avait déjà refusé la libération de Bechir Akremi et Habib Ellouz, ordonnant leur renvoi devant la Chambre Criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme pour faire face à des accusations à caractère terroriste.
Contexte de l’affaire et principales accusations
L’affaire concerne des dossiers potentiellement liés à des crimes terroristes et des affaires de corruption au sein du système judiciaire. Bechir Akremi est accusé de mauvaise gestion des dossiers judiciaires et de manipulation de dossiers liés au terrorisme lorsqu’il occupait le poste de procureur de la République.
Quant à Habib Ellouz, dirigeant du parti Ennahdha, il est accusé d’implication dans des activités terroristes, notamment de soutien et de financement de groupes extrémistes.
Commentaire de l’Observatoire pour la Liberté en Tunisie
L’Observatoire pour la Liberté en Tunisie exprime sa profonde inquiétude face à l’accélération des procès politiques visant des figures de l’opposition et du corps judiciaire. Il appelle à :
- Garantir le respect des normes d’un procès équitable et s’abstenir d’utiliser la Justice pour régler des comptes politiques.
- Divulguer toutes les preuves liées à l’affaire et assurer la publicité des procès afin d’éviter toute manipulation des procédures.
- Ne pas instrumentaliser les accusations de terrorisme comme prétexte pour exclure des opposants politiques et renforcer le contrôle sur la scène politique.
- Permettre à la défense d’exercer son rôle sans pression ni menaces, afin d’assurer un procès équitable.