Le mardi 5 novembre, la Chambre Criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis a prononcé des peines de prison contre quatre créateurs de contenu sur les réseaux sociaux, pour des accusations liées à « l’outrage public à la pudeur » et au « harcèlement d’autrui via les réseaux sociaux ». Les peines varient d’un an et demi à quatre ans et demi de prison : une créatrice de contenu a été condamnée à un an et demi, un autre créateur à trois ans et demi, une créatrice célèbre à trois ans et deux mois, et un quatrième créateur à quatre ans et demi de prison.
Les accusations reposent sur l’article 226 du Code pénal, qui prévoit une peine de six mois de prison pour l’exhibition intentionnelle d’obscénité, en plus d’une amende. Les enquêtes contre ces créateurs de contenu ont commencé plus d’une semaine après que le Parquet a lancé une surveillance du contenu jugé « indécent et offensant » sur TikTok et Instagram, sur ordre de la ministre de la Justice, Leila Jaffel.
Les avocats de la défense ont souligné que le Code pénal qualifie ces accusations de délits mineurs, qui ne nécessitent pas de peines de prison mais plutôt des amendes. Ils ont également insisté sur le fait que ces mesures constituent une restriction à la liberté d’expression, en particulier en l’absence de critères clairs définissant ce qui est considéré comme « obscène » ou « offensant » dans le contenu numérique.
L’Observatoire « Liberté pour la Tunisie » exprime sa profonde inquiétude face à ces développements et considère que l’utilisation des lois pénales pour sanctionner les créateurs de contenu constitue une menace pour la liberté d’expression et la créativité numérique. L’Observatoire appelle les autorités tunisiennes à revoir ces dispositions et à garantir le respect des droits fondamentaux des citoyens, notamment la liberté d’expression et de publication.
Peine de six mois de prison pour Lotfi Mraihi pour diffusion de fausses informations
La 14e chambre criminelle de la cour d’appel de Tunis a décidé, mardi 26 novembre 2024, de condamner le leader du parti Union Populaire Républicaine, Lotfi Mraihi, à une peine de six mois de prison pour « utilisation de systèmes d’information et de communication pour publier et promouvoir de fausses informations ».