Tunis, le 2 mai 2025 – Le lundi 26 avril, une unité sécuritaire a procédé à une perquisition au domicile familial de l’activiste politique Elyes Chaouachi, fils du prisonnier politique et ancien ministre Ghazi Chaouachi. Cette opération soulève des questions sur le maintien du ciblage des opposants politiques sous prétexte d’enquêtes liées à des affaires de « terrorisme ».
Selon les informations disponibles, la descente a été menée par trois agents de sécurité, deux en civil et un en uniforme. Ils ont demandé des informations sur la localisation d’Elyes
Chaouachi, alors même que celui-ci réside à l’étranger depuis des années. Cette action a provoqué un état de panique au sein de la famille, notamment parce que seules sa mère et sa sœur étaient présentes sur place, et qu’aucune autorisation judiciaire ni document légal n’a été présenté pour justifier cette intervention.
Dans des déclarations publiques, Elyes Chaouachi a qualifié cette opération de « forme d’intimidation », affirmant qu’elle s’inscrit dans le cadre du troisième dossier ouvert à son encontre, mais le premier lié à des accusations de terrorisme. Il considère ce ciblage comme faisant partie d’une campagne systématique contre les élites politiques et des droits humains, citant plusieurs cas similaires visant des figures de l’opposition telles que Abdellatif Mekki, Ayachi Hammami, Jawhar Ben Mbarek et Abderrazak Kilani.
L’Observatoire pour la Liberté en Tunisie condamne la politique de punition collective
L’Observatoire pour la Liberté en Tunisie exprime sa profonde inquiétude face à la pratique des perquisitions sans mandat judiciaire, notamment lorsque l’objectif est de faire pression psychologiquement sur les membres des familles ou d’instiller la peur parmi les proches des opposants. Il met également en garde contre l’utilisation généralisée des accusations liées au terrorisme pour criminaliser l’expression politique ou punir les familles.
L’Observatoire appelle à :
- Respecter l’inviolabilité des domiciles et mettre fin à toute forme de pression sécuritaire en dehors des cadres légaux.
- Ouvrir une enquête indépendante sur la pratique des perquisitions injustifiées.
- Mettre fin au ciblage des familles des activistes dans les conflits politiques et sécuritaires.
- Respecter le principe de responsabilité individuelle et de sanction individuelle, et mettre fin à la politique d’intimidation collective.
- La poursuite de telles pratiques ne constitue pas seulement une menace pour les libertés individuelles, mais elle creuse les divisions et mine les fondements de la confiance envers les institutions judiciaires et sécuritaires.