Dans un incident qui illustre la poursuite du ciblage des militants en Tunisie, une équipe de sécurité lourdement armée s’est rendue au domicile de l’activiste politique et leader du Front de Réforme, Rafik Ouni, le vendredi 3 janvier 2024, avec l’objectif de l’arrêter. Cependant, en raison de l’état critique de santé d’Ouni, alité depuis des mois à cause d’un cancer et d’autres maladies chroniques, la force de sécurité a arrêté son épouse, Wassila Jebali, sans fournir de raisons claires.
Détails de l’incident
Selon des sources informées, la force de sécurité a fait irruption au domicile de Rafik Ouni dans le but d’exécuter un mandat d’arrêt à son encontre. Toutefois, en raison de son état de santé critique et de son incapacité à se déplacer ou à réagir, les forces de sécurité ont décidé d’arrêter son épouse, Wassila Jebali, une enseignante retraitée qui est la principale aidante de son mari face à la détérioration de son état de santé.
L’activiste politique RafiK Ouni
Rafik Ouni est une figure politique bien connue pour sa lutte contre le régime de Ben Ali. Il a passé plus de vingt ans en prison en raison de son activisme politique d’opposition. La négligence médicale dont il a souffert pendant sa détention a aggravé son état de santé, entraînant des maladies chroniques, notamment un cancer, qui l’empêchent de subvenir seul à ses besoins, le rendant entièrement dépendant de son épouse pour ses soins quotidiens.
Libération de l’épouse après une vaste campagne de solidarité
L’incident a déclenché une vague de critiques au sein des cercles des droits de l’homme, ce qui a conduit au lancement d’une large campagne de solidarité sur les réseaux sociaux. Wassila Jebali a été libérée quelques heures après sa détention, soulevant de nombreuses questions sur les motivations de cette mesure sécuritaire injustifiée.
Commentaire de l’Observatoire Freedom for Tunisia
L’Observatoire Freedom for Tunisia considère que cet incident représente une grave dérive dans la manière dont les services de sécurité traitent les cas humanitaires, notamment compte tenu de l’état de santé dégradé de Rafik Ouni. L’Observatoire souligne que cibler les membres de la famille des opposants politiques est une pratique illégale et immorale.
Appel de l’Observatoire
- L’Observatoire appelle à mettre fin à toute poursuite arbitraire contre l’activiste Rafik Ouni et les membres de sa famille.
- Il exige que le droit de Monsieur Ouni à des soins médicaux urgents et appropriés soit garanti au vu de son état de santé critique.
- L’Observatoire insiste sur l’importance de respecter les normes internationales des droits de l’homme et de ne pas utiliser la détention comme moyen de pression ou de représailles contre les familles.
Face à ces développements, cette scène douloureuse reste un reflet saisissant de la crise des droits de l’homme en Tunisie et souligne la nécessité urgente de repenser le traitement des questions humanitaires en dehors de toute considération politique ou de vengeance.