La 14e chambre criminelle de la cour d’appel de Tunis a décidé, mardi 26 novembre 2024, de condamner le leader du parti Union Populaire Républicaine, Lotfi Mraihi, à une peine de six mois de prison pour « utilisation de systèmes d’information et de communication pour publier et promouvoir de fausses informations ». Ce verdict a été prononcé après que le ministère public a interjeté appel d’un jugement préliminaire qui avait condamné Mraihi à six mois de prison avec sursis, sur la base d’enregistrements vidéo qu’il avait publié sur les réseaux sociaux.
Procédures judiciaires antérieures et ciblage pendant les élections présidentielles
Lotfi Mraihi, connu pour ses positions d’opposition, avait déjà fait l’objet de poursuites judiciaires lors des précédentes élections présidentielles. Il avait été accusé d’achat de voix et interdit à vie de se présenter aux élections en juillet 2024. La police l’avait également arrêté pour des accusations de blanchiment d’argent après qu’il eut annoncé son intention de se porter candidat aux élections présidentielles prévues pour octobre 2024. Mraihi a qualifié ces mesures de « ciblage politique systématique » visant à entraver sa participation à la scène politique.
Commentaire de l’Observatoire « Liberté pour la Tunisie »
L’Observatoire « Liberté pour la Tunisie » estime que le verdict prononcé contre Lotfi Mraihi soulève de sérieux doutes quant à l’indépendance de la justice en Tunisie, notamment face à la multiplication des procédures judiciaires visant des figures de l’opposition.
L’Observatoire exprime son inquiétude face à l’exploitation d’accusations telles que la « diffusion de fausses informations » pour restreindre la liberté d’expression et cibler des opposants.
L’Observatoire appelle à une révision de ces jugements et à garantir le respect des droits humains ainsi que des principes d’un procès équitable. Il souligne que la protection de la liberté d’expression et de la critique politique est un pilier fondamental de l’État de droit et de la démocratie.