La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière au tribunal de première instance de Tunis a décidé, vendredi 22 novembre 2024, de rejeter la demande de libération de l’ancien ministre de l’Environnement Riadh Mouakher et d’un responsable de la protection civile rattaché au ministère de l’Environnement. Le tribunal a également décidé de reporter leur procès au mois de décembre prochain.
L’affaire concerne des soupçons de corruption financière et administrative liés à un marché public conclu par le ministère de l’Environnement pour fournir des véhicules administratifs durant la période où Riadh Mouakher dirigeait le ministère. La chambre d’accusation de la cour d’appel de Tunis avait auparavant décidé de renvoyer Mouakher et le responsable rattaché au ministère devant la chambre criminelle compétente en état de détention.
Les accusations dans cette affaire incluent la mauvaise gestion de fonds publics, le préjudice causé à l’administration, ainsi que des violations de procédures de passation de marchés publics. Il est à noter que cette affaire repose sur des rapports d’audit préparés par la Haute Autorité de Contrôle Administratif et Financier, qui ont révélé l’existence d’irrégularités dans les procédures de conclusion du marché en question.
L’Observatoire estime que la détention prolongée de l’ancien ministre de l’Environnement Riadh Mouakher soulève des questions sur l’engagement des autorités judiciaires envers les garanties d’un procès équitable et l’indépendance de la justice dans le traitement des affaires de corruption. L’Observatoire exprime également son inquiétude quant à l’utilisation des dossiers de corruption comme outil de règlement de comptes politiques, en soulignant l’importance de la transparence dans ces affaires.